Le photographe de la semaine

Zoom sur Michaël Achilli... photographe professionnel à Montpellier

Photographe autodidacte basé à Montpellier et partenaire de LaShootingBOX, Michaël Achilli pratique différents types de photos, sans se limiter à une seule pratique. Portrait, paysage, studio, reportage de voyage… Il utilise des techniques variées, un mélange entre l'argentique et la chaîne numérique. Ces mélanges constituent pour lui un chemin artistique aux multiples facettes.

La photo et vous

Comment est née votre passion pour la photographie ?
Lorsque j’avais environ 15 ans, ma grande sœur s’est prise de passion pour la photographie. Elle a reçu en cadeau un réflex assez simple et robuste avec un traditionnel 50mm. J’utilisais son appareil presque autant qu’elle, voire davantage. J’avais attrapé le virus. A la même époque, une amie m’a initié aux rudiments du tirage papier argentique avec un agrandisseur basique…

L’impossibilité de voir immédiatement le rendu – argentique oblige – était à la fois une limite et en même temps procurait une certaine excitation : la photo sera-t-elle réussie ? Mystère… Pour progresser il fallait noter les paramètres sur papier pour apprendre d’une éventuelle erreur.

Finalement, j’ai un peu la nostalgie de cette époque où la prise de vue était également… prise de tête ! Aujourd’hui, quand je sors un de mes appareils argentiques j’adore voir la réaction des gens : je passe alors pour un extraterrestre ou un dinosaure alors qu’en fait j’ai également un boitier numérique pro et tout l’équipement dernier cri.
Je pense qu’il serait bénéfique que tous les photographes passent par la case argentique. Ne serait-ce que pour savoir mieux prédire les rendus avant de cliquer, faire augmenter le ratio de photos « potables » par rapport à la totalité des rushs.


Qu'est-ce qui vous plaît dans le métier de photographe ?
En premier lieu, c’est la possibilité de voir une image que l’œil ne peut percevoir de manière naturelle. A l’œil nu, il est absolument impossible de faire varier un cadrage sans bouger, ou de varier une profondeur de champ… et à moins d’absorber beaucoup d’alcool il n’est pas possible non plus de voir des flous filés ! La photo permet des images optiquement non naturelles. Si on ajoute à cela l’aspect artistique, il devient évident que la photographie finale est une interprétation du réel, pas une copie fidèle et réaliste. Enfin, dans le laboratoire, le moment où le papier argentique est trempé dans le révélateur me fascine toujours.


Quel est votre plus beau souvenir de shooting photo ?
C'est probablement lorsque j’ai eu la chance de photographier la chanteuse Skunk Anansie lors d’un festival de musique, avec des amis photographes. Sur scène, au-delà de l'aspect musical, elle donnait l’impression de poser pour nous. On a tous eu des difficultés pour trier nos photos car, contrairement à l’immense majorité des rendus de concerts, on avait l’embarra du choix !


Quelle photo rêveriez-vous de prendre ?
La terre vue… depuis l’espace. J’ai une fascination pour les prises de vue depuis les satellites. Vue de loin, notre planète est magnifique. Vue de près, par contre, c’est parfois effrayant à cause des dégâts environnementaux que l’on produit quotidiennement – y compris les sacs plastiques en pleine nature… Il ne me reste plus qu’à économiser quelques millions de dollars et je réaliserai mon rêve !
 

Le travail de photographe au quotidien

A quoi ressemble votre métier de photographe au quotidien et comment aimez-vous travailler ?
Après quelques années en tant qu’activité principale, j’ai décidé de faire passer la photographie au second plan depuis deux ans. Le marché de la photographie a vécu une transformation totale et radicale en moins d’une décennie, ce qui a abouti à une concurrence folle. Il est difficile de vivre de la photographie à 100% aujourd’hui.

Pour ma part je ne regrette rien et, si j’ai très fortement réduit mon activité, je ne peux m’en passer complètement. Je produis environ un shooting par mois, plus 2 ou 3 projets (photos de spectacle, d’entreprise etc.) sur l’année.

Généralement, même si la prise de vue est l’étape la plus cruciale – après c’est trop tard – elle ne constitue tout au plus qu’un tiers seulement du travail total. Vient ensuite le moment que je trouve le plus pénible : le tri et la sélection des images. Puis vient le travail de retouche ou d’optimisation, le plus intéressant et stimulant. C’est là que l’alchimie artistique prend forme.


Comment décririez-vous la relation qui se crée entre vous et les personnes que vous photographiez ? 
Ces relations sont très variables. Certaines personnes sont imbues de leur image et croient à tort qu’elles sont photogéniques… les photographier est alors difficile. Au contraire, d’autres personnes arrivent au studio dans la posture exactement inverse. Je vous laisse deviner quelle situation produit les meilleurs résultats. Souvent, les plus beaux portraits correspondent à des moments « volés », des moments où la personne ne savait pas qu’elle était photographiée… ce qui est très difficile lorsqu’on est en studio !
 

L'interview photographique 

Pourriez-vous nous montrer une photo avant / après retouche ? Quelles retouches avez-vous apportées ?

En général je tiens compte des désirs de mes clients. Pour une entreprise qui a besoin d’un reportage « corporate » je serai le plus sobre possible dans les cadrages et les teintes. Au contraire, pour un paysage ou une performance d’artiste (danseurs, musiciens…), je lâche la bride.

Exceptées les retouches « morphologiques » qui modifient l’apparence du corps (grossir ceci ou réduire cela), je ne m’interdis aucune sorte de retouche : cadrage, teintes, luminosités, contrastes, vignettage, correction d’objectif, réduction du bruit, suppression de choses au second plan (un panneau, etc). Pour moi, il y a une ligne à ne pas dépasser est : il faut conserver les petits « défauts » physiques d’un sujet et éventuellement les atténuer au moment de la prise de vue mais pas sur logiciel.

Avant

Photo concert © Michaël Achilli / LaShootingBOX
 

Après

Photo concert © Michaël Achilli / LaShootingBOX

Si vous deviez retenir une seule photo de votre travail, laquelle serait-elle ?
Je suis assez fier d’un paysage que j’ai saisi au Canada pendant une balade d’automne. Cette image est un assemblage de 25 clichés numériques natifs. Elle fait donc environ 120 millions de pixels et peut être tirée potentiellement sur 4m de long sans déperdition de qualité.

 

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